Il y a un peu plus de dix ans, Rosalind Krauss notait dans Voyage on the North Sea : Art in the Age of the Post-Medium (2005) que la démarche d’hybridation, en oeuvre particulièrement dans l’installation, entraînait une dissolution de l’art dans la logique capitaliste. Ces dernières années, l’émergence et la généralisation de nouveaux outils de production, employés autant par la sphère marchande que la sphère artistique, actualisent ce constat et amène à le réexaminer. En s’appuyant sur l’oeuvre de Mohamed Bourouissa, L’Utopie d’August Sander (2011-2012), qui repose sur des impressions en trois dimensions, il s’agit d’examiner dans cette recherche comment une nouvelle technique en alternant les propriétés et donc les portées de plusieurs médiums traditionnels entraîne ici une oscillation de la perception du spectateur, susceptible alors d’échapper aux règles globalisantes et neutralisante du monde contemporain.